Le séjour professionnel des Professeurs Ludovic Hennebel et Hélène Tigroudja à la Faculté de droit et de science politique (FADESP) de l’Université d’Abomey-Calavi, a été l’occasion pour eux d’aborder plusieurs problématiques. Parmi celles-ci, la question des Cliniques juridiques.
A cet effet, un séminaire clinique intensif de quatre heures a été donné par le Professeur Hennebel, Titulaire de la Chaire d’excellence de droit international des droits de l’homme, et Directeur de la Clinique doctorale de droit international des droits de l’homme de la Faculté de droit d’Aix-en-Provence. Ce séminaire clinique a eu pour cadre la salle de réunion « Professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè » de la Faculté de droit et de science politique et a réuni notamment doctorants et masteriens.
Le Professeur Hennebel est parti de la genèse du projet clinique, un concept anglophone qui a germé aux Etats-Unis d’Amérique. Puis, il s’est étendu à la France et s’implante progressivement dans le reste du monde. Ensuite, il a mis l’accent sur les différentes étapes à suivre pour créer une clinique juridique. Ces différentes phases identifiées par le Professeur Richard J. WILSON de l’American University peuvent être regroupées en deux points. D’une part, la mise en place, d’autre part, l’opérationnalisation.
Les étapes concernant la mise en place d’une clinique juridique sont relatives au choix des buts et objectifs que poursuivra la clinique, à la sélection d’une thématique sur laquelle elle travaillera, à la définition des caractéristiques du « Prof clinique », c’est-à-dire l’enseignant qui aura à encadrer la clinique. Il s’agira aussi de déterminer la durée d’engagement des étudiants dans la clinique, le système sur la base duquel ils seront évalués. Les étapes opérationnelles, quant à elles, mettent l’accent sur la construction d’une relation durable avec la communauté juridique extérieure à la Faculté de droit, sur la capacité des membres de la clinique à gérer les affaires et enfin sur la conception d’un séminaire pratique offert en parallèle du travail clinique.
La clinique juridique vise avant tout à offrir une formation juridique spécialisée qui repose sur une méthodologie alliant la théorie et la pratique sur la base cas réels, ce qui permet à ses membres d’être ainsi formés en pratiquant le droit tout en bénéficiant d’un encadrement adapté assuré par des professeurs et des praticiens. L’une des particularités d’une Clinique juridique est sa vocation doctorale. Elle repose en effet sur la participation active, de doctorants de la Faculté, provenant de divers laboratoires, investis dans la recherche scientifique en droit international, droit international des droits de l’homme, ou libertés publiques, ainsi qu’en matière de justice globale, etc.
Le Professeur Hennebel a fini par appeler les participants à s’armer d’ardeur, de courage et avoir confiance en leur capacité à surmonter les difficultés qui se hisseront sur leur parcours. Pour cela, les cliniciens doivent devenir des cliniciens-diplomates. Ils doivent être patients, tolérants, développer le sens de l’écoute.
Au total, l’idée, c’est d’établir un partenariat entre la Clinique doctorale de droit international des droits de l’homme de la Faculté de droit d’Aix-en-Provence, dénommée Aix Global Justice, avec ce qui pourrait être Cotonou Global Justice.